Courrier de Nicolas Bornemisza suite à la démarche de l’Ordre des psychologues du Québec.
Nous avons résumé l’esprit et la pratique de notre méthode dans un livre dont le titre de l’édition publiée par Albin Michel et Se Guérir grâce à ses images intérieures. Quelqu’un qui aurait jeté un coup d’œil même rapide à cet ouvrage constaterait facilement ce qu’est l’IT et que ce système n’a pas grand-chose à voir avec la pratique habituelle des psychologues. L’accusation que nous pratiquons leur science est ridicule, puisque les intervenants de l’IT n’ont pas fait d’études en psychologie conventionnelle. Comment pourraient-ils pirater ou voler une compétence qui leur est inconnue ?
Inversement, les psychologues ne se servent pas des méthodes qui sont couramment utilisées en IT. Il leur est même interdit, sous menace d’exclusion de l’Ordre, la pratique de la plupart de nos outils. En voici quelques-uns :
l’astrologie
le tarot
le Yi King
la méditation
le Pranayama
le voyage chamanique
la création de mandalas
les pratiques tantriques
les affirmations transformatrices
le Programmé de Marie-Lise
les Visualisations de Nicolas
Comment les psychologues pourraient-ils aider la personne souffrante avec des outils qu’ils n’ont pas étudiés à l’université ?
Bien au-delà de ces méthodes utilisées occasionnellement, la base de la pratique de l’IT, ce sont les concepts de C.G. Jung de l’inconscient collectif et de ses archétypes. Nous informons la personne en crise existentielle de l’influence du monde intérieur sur sa vie. Nous lui permettons d’explorer son Inconscient, d’établir avec ce monde intérieur sublime une communication et une interaction réelles. En pratique, cela prend la forme d’une véritable initiation. Les consultants rencontrent des images révélatrices dans leur Endroit de Rêve ou dans leur Endroit Sacré. Cela leur fournit des renseignements précieux par rapport à leurs problèmes rencontrés et à leur richesse intérieure insoupçonnée. À travers l’imagination active, une méthode ancestrale que Jung a restructurée, les consultants apprennent à dialoguer avec leurs dimensions archétypales transformatrices : l’Ombre, l’Animus, l’Anima, etc. Grâce à cela, ils peuvent découvrir et apprivoiser leurs persécuteurs mystérieux, mais aussi trouver leurs guides intérieurs qui représentent l’immense sagesse immémoriale et bénéficier ainsi de leurs conseils et de leur soutien.
En résumé, nous pourrions identifier cinq fonctions principales que les intervenants IT remplissent auprès de leurs consultants :
Instructeur par rapport à la nature et au fonctionnement de l’Inconscient ;
Guide au cours des premiers plongeons dans les profondeurs intimidantes de l’âme ;
Interprète pour traduire les messages symboliques et émotionnels reçus ;
Scénariste pour aider à construire les programmés et à élaborer des cheminements d’individuation personnalisés ;
Accompagnateur pour éclairer, rassurer et soutenir les pratiquants face aux imprévus rencontrés sur le chemin.
Naturellement, nous pratiquons aussi l’interprétation des rêves, qui sont les messages les plus fréquents et les plus utiles de l’Inconscient. Tout le monde sait que l’intérêt pour les messages nocturnes remonte à l’homme des cavernes. Mais c’est seulement grâce à Jung qu’existe enfin une méthode d’analyse relativement fiable. Elle emploie largement le langage symbolique, que – bien sûr – bien d’autres écoles psychologiques utilisent aussi. Par contre, la méthode jungienne est la seule qui tient compte des archétypes fréquemment présents dans les songes (l’Ombre, l’Anima, l’Animus, le Soi, etc.). Les intervenants IT apprennent et utilisent aussi cette méthode unique et perspicace.
Toutefois, dans notre rôle d’interprète et de guide, nous sommes parfaitement conscients que toute interprétation des rêves ou d’événements synchronistiques implique une part de projection. Nous avertissons les consultants de cet aspect, qui peuvent alors choisir de nos analyses ce qui leur paraît pertinent, acceptable, utile. Nous les encourageons à faire ce choix après une mûre réflexion et en tenant compte des réactions de leur corps aussi bien que de leur intuition.
En IT, toujours grâce à Jung, nous pouvons entendre et interpréter les messages reçus à travers la synchronicité : il s’agit là des coïncidences significatives entre des événements extérieurs et intérieurs, en apparence tout à fait acausale. On ne connaît pas – ou pas encore – une explication scientifique pour ces phénomènes, mais la synchronicité fonctionne. Elle nous permet de comprendre les messages reçus des images du tarot ou des hexagrammes du Yi King, comme également le sens des rencontres et des événements fortuits. En plus, en IT, nous savons aussi que la source de beaucoup d’accidents et de maladies peuvent être compris à travers le principe de la synchronicité. Le corps a ses raisons… n’est-ce pas ?
Toutefois, qu’il s’agisse du corps ou de l’âme, en IT, nous ne prétendons pas guérir quiconque. Nous interprétons des messages, nous fournissons des outils, mais il revient aux consultants de les comprendre, de les évaluer, de les adapter et de les pratiquer. Nous affirmons avec Jung que c’est surtout la dimension numineuse, une sorte de puissance surhumaine intérieure, qui peut régénérer la santé, surmonter la crise, donner un sens à la vie. Pour aller chercher cet appui transformateur nous proposons le processus d’individuation de Jung. Ce processus entend pour Jung que l’être humain non seulement se distance de l’animal, mais il devient aussi partiellement divin. Toutefois, cela représente une démarche à long terme, pendant laquelle le pratiquant se libère de l’endoctrinement collectif et établit ses propres valeurs de vie individuelles. Parallèlement, il apprivoise les dangers et les richesses de l’Inconscient. Avec courage et persévérance, il utilise toutes les crises et toutes les joies de son quotidien pour vivre une transformation radicale et s’approcher ainsi de sa profondeur numineuse, ou si on veut, transcendantale.
Ainsi, une des originalités de la pratique de l’IT est que ce sont les consultants qui doivent accomplir la majeure partie du travail impliqué dans la démarche. Après avoir reçu les instructions et les recommandations, ce sont eux qui commencent un journal, ce sont eux qui respirent, méditent, visitent l’endroit sacré, récitent les programmés, écrivent leurs rêves, dessinent les mandalas, font les exercices corporels, etc. C’est grâce à tout cela que se réalise la guérison, la transformation souhaitée. Ici, encore, nous sommes loin de la profession de psychologues. Pourquoi veulent-ils alors détruire la nôtre ? Ne serait-il pas plus logique et plus humain d’encourager la venue de systèmes qui redonnent l’information pertinente et ainsi le pouvoir à la personne malade ou en détresse existentielle ? Il peut être logiquement prévisible que si un certain nombre de personnes se mettaient à pratiquer des méthodes d’autoguérison, cela pourrait grandement améliorer la situation dans nos cliniques et hôpitaux engorgés.
Oui, notre méthode est vraiment révolutionnaire. Mais on l’attaque sous prétexte qu’elle est psychologique. Rappelons-nous : « La psychologie, branche de la philosophie jusqu’à la fin du XIXe siècle, s’est affirmée comme science spécifique en recourant à la méthode expérimentale, aux statistiques et aux modèles mathématiques ». Bien sûr, il y a beaucoup d’écoles psychologiques : freudienne, comportementale, gestalt, humaniste, etc., reconnues par les universités des pays occidentaux. L’IT ne s’inspire toutefois pas des enseignements de ces doctrines. Elle est naturellement plus proche de la psychologie sacrée de Jean Houston, de la psychologie transpersonnelle de Stanislav Grof, de l’hypnose éricsonienne, de la psychologie de Wilhelm Reich, et naturellement de la psychologie de Jung.
Mais alors sur quelle base, vraiment, nous interdit-on d’avoir notre méthode ?
En réalité, tous les aspects de la vie humaine sont psychologiques, de la vie utérine jusqu’au trépas. Aussi, aujourd’hui tout le monde est quelque peu névrosé. La Terre même est surtout détruite par la pollution psychologique. Les objectifs des religions sont portés par le psycho-spirituel. La discrimination raciale et le terrorisme se nourrissent des problèmes psychologiques. Toutes les souffrances du corps et de l’âme sont évidemment d’origine psychologique.
Pour permettre à l’être humain une vie en harmonie avec ses potentialités, on devrait enseigner la psychologie et l’Inconscient à partir de l’école primaire. Certains le font déjà, sans toujours avoir le consentement des autorités scolaires.
L’utilisation du concept de l’Inconscient est un peu plus difficile à expliquer. Le terme ne vient pas de Freud, mais c’est lui qui l’a rendu célèbre. C’est l’inconscient freudien qui domine dans toutes les écoles psychologiques, excepté dans la psychologie jungienne.
Mais s’il vous plaît, de quel inconscient s’agit-il vraiment ? Au fond, on ne peut pas en vouloir aux psychologues de tenter de nous interdire l’utilisation de ce concept. Ils pensent qu’en IT, nous utilisons leur inconscient. C’est cela qui est ridicule. C’est que tout simplement, ils ne savent pas qu’un autre inconscient, l’inconscient collectif, tout à fait différent du leur, existe.
Selon Marie-Louise von Franz : « La découverte de l’Inconscient est vraisemblablement l’événement le plus révolutionnaire, lequel est arrivé au cours des derniers siècles. Mais c’est tellement nouveau, et tellement radicalement différent, que la majorité des humains préfèrent faire semblant que rien ne s’est passé. Il faut beaucoup de courage et de détermination pour établir le contact avec cette énergie nouvellement découverte et en la prenant au sérieux, accepter le risque de réévaluer les valeurs fondamentales (de la société). »
C’est ça, l’Inconscient jungien. C’est à travers cette réalité que l’on peut comprendre enfin l’essence des rêves, des contes de fée, des religions et de l’être humain.
Il y a déjà 1500 ans que le sixième patriarche zen chinois, Hui Neng, parlait de l’Inconscient. Mais D.T. Suzuki, le savant japonais qui a fait connaître le zen en Occident, nous prévient : « Attention, l’inconscient de Hui Neng n’est pas l’inconscient des psychologues. Cela représente plutôt une réalité infinie et intemporelle ». Voilà ! Exactement ! L’Inconscient de Jung représente cette dimension humaine transcendantale, intemporelle et infinie. C’est une réalité suprême dont la compréhension permet une vision du monde jusqu’ici inaccessible. Jung ne présente-t-il pas dans son ouvrage Réponse à Job une équation rénovatrice : Jéhovah = l’Inconscient. Voilà ! Selon cette équation, la notion que l’on croyait autrefois être le créateur et le soutien du monde – habitant au-dessus des nuages – devient aujourd’hui une « réalité psychologique intérieure universelle ».
Marie-Lise comme moi-même, nous nous sommes transformés et guéris grâce à l’appui de cette dimension intérieure. C’est notre expérience vécue qui nous donne la certitude que d’autres personnes peuvent également profiter de l’aspect salutaire de l’Inconscient. C’est pour cette raison que nous avons créé l’IT. Nous l’enseignons parce que pour beaucoup, cette méthode représente une possibilité de renaissance. Aussi, car pour certains, elle peut constituer un dernier recours inespéré. Il est peut-être important de signaler que quelques personnes, en phase terminale de cancer, pour qui la médecine officielle ne pouvait plus rien offrir, en utilisant notre méthode, sont encore là en bonne santé depuis plus de 25 ans.
Bien sûr, la guérison totale est excessivement rare. Cela n’empêche pas que les messages et le soutien de l’Inconscient peuvent aider beaucoup de personnes souffrantes. Les rêves peuvent même aider positivement ceux qui font face à la mort. Mais aujourd’hui, tout cela est interdit. Si j’aide un malade en phase terminale de cancer, je suis dans l’illégalité. Étrangement, si je ne l’aide pas – comme dans les pays civilisés la loi exige que l’on aide la personne en danger grave – je suis encore condamnable. Où doit alors se situer l’éthique personnelle ?
Face à cela, je me sens – personnellement – dans la peau de Ignace Semmelweis. Ce docteur travaillant à Vienne vers 1860 a découvert pourquoi un si grand nombre de femmes décédaient de la fièvre puerpérale. Il a supplié des collègues médecins de laver leurs mains avant d’aider une femme à accoucher. Ses admonitions n’ont provoqué que des rigolades hautaines. Les femmes ont continué – bêtement – à mourir. Semmelweis a fini par se suicider.
Je ne me suiciderai pas, pas tout de suite en tout cas. Au Québec, je suis déjà mort ! Mais avant de partir définitivement (j’ai maintenant 83 ans), je me pose la question : Comment un groupe de professionnels, pour qui la raison d’être et le mandat est d’aider les humains, peuvent s’acharner à détruire une méthode de relation d’aide qui est nouvelle et qu’ils ne connaissent même pas ? Pour quelle raison psychologique font-ils appel aux lois de leur pays pour empêcher les habitants d’accéder à la connaissance et à l’utilité de leur monde intérieur inconnu ?
– Si ce n’est pas l’Inquisition, alors c’est quoi ? –